Les doutes

De nombreux chemins peuvent amener une personne à douter de la foi dans laquelle on l’a élevée ou qu’elle a adopté. L’âge n’est pas un facteur important : certaines personnes commencent très jeunes et d’autres à un âge tardif.

Une séquence typique d’événements peut ressembler à ceci :

Le doute vient d’abord. Il ne s’agit pas toujours d’un processus consciemment rationnel ; on peut ressentir un doute sur un point particulier du dogme ou de la pratique. Certains parlent de l’hypocrisie des membres par rapport à leur zèle, d’autres de contradictions entre le dogme et la réalité, d’autres encore de problèmes éthiques dans les textes et de la part des autorités religieuses. Le doute peut surgir de façon évidente, mais il vient souvent petit à petit, et il arrive qu’on le nie, jusqu’à peu à peu l’accepter.
Puis viennent les questions, les doutes ponctuels deviennent des questions sur sa foi. Parfois, de vieux problèmes que réapparaissent, et plus on en apprend, plus on se pose de questions.
Puis, pour certains, vient le moment de s’ouvrir aux autres. Poser des questions à ses amis, à des personnalités religieuses et à sa famille. Dans certains environnements rigoristes, cela peut être trop risqué, alors ils se tournent vers les communautés en ligne où ils peuvent douter, questionner, échanger sans se sentir en danger.
Ce qui suit le doute dépend d’une personne à l’autre et change également avec le temps. Certaines personnes abandonnent complètement leur foi, d’autres rejoignent d’autres religions ou deviennent déistes, d’autres maintiennent leur foi mais deviennent souvent moins conservateurs dans leur interprétation et leurs rituels, et certains deviennent encore plus religieux.

Si vous êtes dans une période de doute, la chose la plus importante ici est qu’il n’y a aucune pression pour rester dans une religion, en changer ou la quitter. Profitez simplement de la curiosité de l’esprit humain et posez-vous des questions.

Le doute va souvent de pair avec la peur et même le dégoût de soi pour les personnes qui appartiennent à des mouvements sectaires ou religieux rigoristes. Certains s’en veulent d’avoir posé des questions en premier lieu et peuvent s’engager plus vigoureusement dans des rituels comme la prière ou avec leur communauté de foi locale, ou même dans le prosélytisme, dans l’espoir de « guérir » leurs doutes et leurs questions.

La peur provient souvent de l’inquiétude de penser s’ils seront punis pour avoir douté et posé des questions. Il est important de se rappeler que l’intellect humain est une chose merveilleuse et que personne ne peut vous reprocher de l’utiliser. La curiosité est ancrée en nous : les bébés sont parmi les êtres humains les plus curieux.